L’UE contre le discours de haine en RDC : une lutte pour la justice et la dignité humaine
L’Union Européenne, par le biais de sa délégation en République Démocratique du Congo (RDC), a exprimé son indignation face aux propos haineux tenus par Justin Bitakwira, notable du Sud-Kivu, sur une chaîne de télévision locale, mettant en lumière une situation qui exige une attention mondiale.
Lettre d’indignation
Dans une lettre adressée à Mme Rose Mutombo, Ministre d’État, Garde des Sceaux, Ministre de la Justice de la RDC, la délégation de l’Union européenne a exprimé son indignation face aux propos obscènes et haineux tenus par M.
Bitakwira à l’égard des peuples autochtones et de la communauté Tutsi congolaise. Cette correspondance officielle souligne l’importance que l’UE attache à la lutte contre le discours de haine.
Propos incendiaires de M. Bitakwira
Lors de son passage sur le plateau de « Bosolo Na Politik », une chaîne de télévision locale à forte audience, le 6 juillet 2023, M. Bitakwira a tenu des propos dégradants et discriminatoires envers la communauté Tutsi, affirmant notamment qu’un « Tutsi est un criminel né » et comparant cette communauté au diable.
Ces propos, d’une violence inouïe, ont suscité une vive réaction de la part de la communauté internationale.
Risque d’escalade des violences
La délégation de l’Union européenne souligne que ces propos sont susceptibles d’accroître le risque de violences interethniques, surtout lorsqu’ils sont prononcés par un leader d’opinion.
Elle rappelle que M. Bitakwira a récemment été placé sur la liste de mesures restrictives individuelles de l’Union européenne pour avoir incité à la violence et à la discrimination en propageant un discours de haine, notamment à l’encontre de la communauté Tutsi et en particulier Banyamulenge.
Cet acte de récidive souligne l’urgence d’une action collective.
Définition du discours de haine selon l’ONU
Selon l’ONU, le discours de haine est défini comme « tout type de communication, orale ou écrite, ou de comportement, constituant une atteinte ou utilisant un langage péjoratif ou discriminatoire à l’égard d’une personne ou d’un groupe en raison de leur identité, en d’autres termes, de l’appartenance religieuse, de l’origine ethnique, de la nationalité, de la race, de la couleur de peau, de l’ascendance, du genre ou d’autres facteurs constitutifs de l’identité ».
Les discours de haine peuvent être véhiculés par toute forme d’expression, notamment des images, des caricatures, des mèmes, des objets, des gestes et symboles et ils peuvent être diffusés hors ligne ou en ligne.
Appel à l’action
La délégation de l’Union européenne considère cette situation comme un cas de récidive qui mérite une attention collective.
Elle appelle donc à une action collective pour contrer ce genre de discours haineux et discriminatoire qui ne fait qu’exacerber les tensions interethniques en RDC.
L’UE, en collaboration avec les Nations Unies et d’autres acteurs internationaux, cherche des moyens de lutter contre les discours de haine, notamment en prenant des initiatives pour promouvoir une meilleure connaissance des médias et de l’information parmi les internautes, tout en garantissant le droit à la liberté d’expression.